Depuis plusieurs mois, des entreprises ciblent des personnes ayant besoin d’aide dans la réalisation de leurs démarches (demande ou renouvellement de titre de séjour, demande de logements sociaux, demande d’aides auprès de la CAF…) afin de les accompagner moyennant un coût. Ces services, bien qu’ils prétendent venir en aide aux personnes en situation de précarité, risquent en réalité d’accroître les inégalités déjà existantes en compromettant le principe même d’un accès équitable au droit.
Impact sur l’égalité d’accès aux droits
Le coût imposé par ces consultations crée une barrière financière supplémentaire pour les personnes en situation de précarité. Bien que certaines offres démarrent par des consultations gratuites, elles orientent rapidement les utilisateurs-trices vers des services payants pour poursuivre l’accompagnement. Cette approche commerciale risque de rapidement mettre de côté ceux/celles qui ont le plus besoin d’accéder à leurs droits mais qui n’ont pas les moyens de se financer.
Défense d’un accompagnement social gratuit et inconditionnel
Face à cette tendance, il est essentiel de réaffirmer l’importance d’un accompagnement social et juridique gratuit et inconditionnel. Les services publics et les associations jouent un rôle crucial dans la garantie de l’égalité d’accès aux droits. Les Points-justice, les permanences gratuites dans les mairies, les accompagnements dans les maisons France Service, les associations qui œuvrent pour l’accès aux droits, ou encore les consultations offertes par certains syndicats et barreaux restent des ressources précieuses à promouvoir et à soutenir.
Pour identifier des structures en capacité d’accompagner gratuitement les publics, selon leurs besoins, vous pouvez utiliser des outils comme le soliguide ou la carte des Maisons France Services. D’autres outils peuvent être disponibles à une échelle régionale ou locale.
Appel à l’action collective
En tant qu’acteurs-ices de l’action sociale, mobilisons-nous pour contrer cette tendance à la privatisation de l’accès aux droits. Voici comment vous pouvez agir :
- Partagez cet article pour sensibiliser vos collègues et votre réseau à cet enjeu.
- Commentez pour partager votre expérience ou votre opinion sur ces pratiques commerciales.
- Contactez-nous si vous souhaitez échanger davantage sur ce sujet ou nous faire part d’autres thématiques qui vous tiennent à cœur.
En tant que professionnel-les du secteur social, notre rôle est de défendre un accès équitable et gratuit à l’information et à l’assistance juridique pour tous-tes. Ensemble, nous pouvons œuvrer pour préserver et renforcer les services d’accompagnement gratuits et inconditionnels, garantissant ainsi l’égalité de tous-tes face à la loi.
Ces plateformes ne sont pas nouvelles et certaines ont fait l’objet d’alertes ou de condamnations, car outre les tarifs qu’elles imposent aux bénéficiaires, il n’est pas rare que se cachent derrière des arnaques. Plusieurs de nos bénéficiaires en on fait les frais avant de nous solliciter.
Plus grave et plus nouveau, des plateformes se mettent à la mode du « store to web » (l’inverse du web to store) pour mettre en confiance les clients. Or les prix pratiqués sont faramineux, les promesses totalement irréalisables, et en investiguant un peu, on peut constater le caractère fantomatique de ces strucures : un fondateur, plusieurs établissements, aucun salarié …
Alors oui : promouvoir les acteurs associatifs de l’inclusion numérique, mais aussi combattre les arnaques en les dénonçant et en communiquant.
D’ailleurs, il devrait y avoir des subventions spécifiques pour permettre aux acteurs associatifs de communiquer à grande échelle sur leur existence. Qu’en pensez-vous ?